La Bronchiolite est à Poitiers

Mi-novembre, le pic d’incidence en Nouvelle-Aquitaine dépasse les chiffres de décembre 2021, mais aussi ceux des hivers 2018-2019 et 2019-2020 qui ont été des hivers de forte intensité bronchiolite. 

Nous sommes donc face à une épidémie particulièrement intense et précoce ce qui génère une forte tension des services des urgences pédiatriques et des hospitalisations pédiatriques.

Le CHU a ouvert 5 lits porte supplémentaires aux urgences pédiatriques pour des hébergements de très courte durée et a augmenté la capacité d’hospitalisation à 28 lits au lieu de 24 en temps normal. 
Le SAMU est de son coté mobilisé pour les transports médicalisés vers les urgences et les transferts inter-hospitaliers. 

Focus avec le Dr Jean Pascal Saulnier, pneumo-pédiatre à la Polyclinique de Poitiers :

Nous avons tous en tête les recommandations HAS de novembre 2019 qui semblent avoir remis en cause la kiné respiratoire dans la bronchiolite. Il ne faut plus en prescrire ? 
« Pas du tout, la prise en charge par un kiné est très intéressante.
La HAS a repris les résultats d’une étude qui ne permettait pas de définir la technique adaptée selon les différents stades de gravité de la bronchiolite chez les nourrissons de moins de 3 mois. La HAS regrette aussi l’absence d’étude prouvant une diminution des hospitalisations. 
Hospitalisations qui restent indispensables pour les rares formes graves.
Mais les techniques respiratoires douces auraient un rôle en ralentissant l’évolution de la maladie. 
De plus le kiné à un rôle fondamental dans la surveillance de ces jeunes patients et l’éducation de leurs parents.
Cela permet de prendre en charge la bronchiolite en ambulatoire et d’éviter des passages inutiles aux urgences. »

Ces éléments sont repris sur cette affiche transmise par Aquirespi, l’association qui coordonne les gardes de kiné pendant la période hivernale.

« La kinésithérapie respiratoire doit être prescrite après une première évaluation médicale pour les formes légères et modérées. »

Pour rappel, consultez la classification des formes de bronchiolite (source HAS 2019)

« La DRP doit être expliquée et enseignée aux parents. Elle est d’une importance capitale dans la prise en charge de la bronchiolite. » 

Vous trouverez sur notre site une page infos patients consacrée à la bronchiolite qui reprend tous ces points. 

« Autre message important, le besoin d’antibiotiques est rare et leur indication nécessite le plus souvent des examens complémentaires. Leur initiation relève plutôt des urgences pédiatriques. »

Quel sont les points de vigilance que nous, professionnels de santé, devons garder en tête devant un cas de bronchiolite? 
« Il faut être très prudent face à un nourrisson de moins de 3 mois, et ne pas hésiter à réévaluer la clinique régulièrement. 
Les principaux signes cliniques de gravité sont les signes de détresse respiratoire (polypnée avec FR > 70/min ou respiration superficielle ou bradypnée (FR<30/min) ou apnée), un tirage / creusement sous costal intense et une diminution de plus de 50% des prises alimentaires sur 3 biberons de suite. L’anorexie peut être due à la fatigue respiratoire mais aussi à une forte ingestion de secrétions. »

L’HAD pédiatrique de la Polyclinique est partie prenante de la prise en charge de la bronchiolite. 

Comme le rappelle le Dr Khaled Husseini, elle fait partie de la réponse thérapeutique depuis l’année dernière, suite à la sollicitation de l’ARS.
L’HAD permet de continuer les soins (oxygénothérapie, nutrition parentérale, nébulisations, kiné…) et de permettre une sortie d’hospitalisation précoce ou de l’éviter en sortie d’unité lits-porte. 
A la phase de plateau, c’est à dire passées les 48 premières heures qui sont à risque d’évolution vers une forme grave, l’HAD peut être directement sollicitée par un médecin de ville (voir la présentation aux MG) et ainsi éviter un séjour au CHU. Ceci ne concerne que les enfants de plus de 2 mois, non prématurés et sans cardiopathie sous-jacente à saturation en O2 >90% à l’éveil.
Pour tout renseignement contactez l’HAD Pédiatrique au 05 49 42 26 17 ou avec l’IDECo au 06 47 80 10 26.

Et comme le meilleur traitement c’est encore la prévention, veuillez trouver en téléchargement une affiche que vous pouvez télécharger pour vos patients

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